JEAN-LOUP AMSELLE Migration et société néo-traditionnelle le cas des Bambara du Jitumu Mali Les phénomènes migratoires en Afrique présentent un intérêt beau coup plus large que celui on peut accorder aux mouvements de population en tant que tels Traditionnellement anthropologue préten dait analyser au sein de sociétés autonomes le jeu combiné de différentes institutions tout au contraire attention portée actuellement aux migrations traduit le souci des chercheurs appréhender le fonctionne ment effectif des sociétés rurales africaines tel il été remodelé par le système capitaliste Je voudrais efforcer de montrer ici que les migrations contempo raines des Bambara du Jitumu sont effet des transformations que cette région connues depuis la conquête coloniale

La région

enquête été effectuée sur le territoire de ancienne chefferie du Jitumu dans arrondissement de Ouolossébougou cercle de Bamako) une soixantaine de kilomètres de Bamako sur la route de Côte Ivoire Cette chefferie comptait une cinquantaine de villages et était distribuée en patrilignages conquérants et dominants bobon) en patrilignages clients et en patrilignages sujets matrimoniaux auxquels ajoutaient les gens de caste et les esclaves une époque indéterminée Ngolo et Pie Samake ancêtres des deux bobon Serimana et Fabunela quittent Kerouane dans le Toron Guinée) en raison une querelle intestine fadenya Au terme un long périple ils atteignent le Jitumu imposent aux communautés villageoises autochtones et tentent instaurer un pouvoir guerrier Les lignages se développent se segmentent et donnent naissance de nou veaux villages tandis que la structure de la chefferie organise au sommet de la pyramide se trouvent les Serimana et les Fabunela Ils incorporent les groupes qui arrivent ensuite ces derniers devenant ainsi des lignages clients ces quatre patrilignages Furabala Piebala Somala et Numunisiela ont des origines très diverses esclaves Peul Cahiers tudes africaines 72 XVIII-4 pp 487-502