II
RECHERCHES SUR LES LOIS DE VARIATION
DES TEMPS DE LATENCE SENSORIELLE EN PONCTION DES INTENSITÉS EXCITATRICES1
Par Henri Piéron,
Directeur du Laboratoire de psychologie physiologique de la Sorbonne.
1. Des notes préliminaires ont été publiées sur ces recherches : De la variation du temps perdu de la sensation en fonction de l'intensité de l'excitation. C. R. de l'Académie des Sciences, 15 avril 1912, t. CLIV, p. 998. — De la relation qui unit le temps de latence de la réaction à l'intensité de l'excitation. Id., 2 décembre 1912, t. GLV, p. 1176. — De la décroissance, en fonction des intensités d'excitation, du rapport de la période latente à la période totale d'établissement pour les sensations lumineuses. Id., 26 janvier 1914, t. CL VIII, p. 274. — La loi de Weber- Fechner et le temps de latence des sensations. C. R. des séances de la
I. Objet des recherches
Mon but, en entreprenant ces recherches, a été de déterminer selon quelle loi se produisait la décroissance des temps de réaction en fonction de l'augmentation des excitations, et cela en m'adressant à des excitations sensorielles différentes, afin de mettre en évidence l'influence supposée des phénomènes de réception périphérique.
Comme on le verra dans la discussion de nos premiers résultats, il semble bien que l'allongement des temps de réaction au fur et à mesure qu'on se rapproche du seuil de sensation dépend essentiellement d'une augmentation du temps nécessaire pour que la transformation de l'excitant physique en phénomène cérébral de nature sensorielle s'effectue; si l'on descend au- dessous du seuil, ce temps devient infini.
Il y a là une hypothèse fondamentale, qui paraît pleinement justifiée par les faits; et en outre on peut penser qu'une part
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