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Des gares en transformation. Nœuds de réseaux et lieux dans la ville

[article]

Année 1996 71 pp. 86-91
Fait partie d'un numéro thématique : Gares en mouvements
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Des gares en transformation

NŒUDS DE RÉSEAUX ET LIEUX DANS LA VILLE

Luca Bertolini

«Dans le monde contemporain, les programmes deviennent abstraits, en ce sens qu'ils ne sont plus liés à un endroit ou à une ville spécifiques. Ils flot¬ tent et gravitent de manière opportuniste autour du lieu qui offre le maximum de connections.

A Lille, le TGV est projeté à l'emplacement des anciennes fortifications, actuellement plus ou moins bien digérées par une périphérie proliférante. Un gigantesque projet futuriste est donc programmé, lancé à deux pas du centre historique. Il s'agit là d'une condition hybride et inhabituelle qui permet d'implanter des activités dites péri¬ phériques au coeur de la ville.

Tous ces faits décrivent une condition nouvelle, à la fois locale et globale. Elle est vraie pour des Lillois comme elle pourrait l'être pour des Japonais . . . »

R. Koolhaas, architecte-urbaniste d'Euralille (Simon, 1993, p. 110)

«En produisant des structures fortement centralisées, des systèmes urbains, industriels et techniques de haute définition, en concentrant impitoyablement les pro¬ grammes, les fonctions, les modèles, on transforme tout le reste en déchets, en résidus inutiles (...) Construire une autoroute, un hypermarché, une métropole, signifie trans¬ former automatiquement en désert tout ce qui l'entoure. »

J. Baudrillard (1993, pp. 108-109)

Le lieu-mouvement a une nature double, contradictoire : c'est à la fois un noeud et un lieu. Il est d'une part connecté à de lointains espaces, et de l'autre immergé dans un espace proche.

C'est une idée largement diffusée désormais (et que je partage) que re/projeter un noeud d'échanges signifie re/projeter un «morceau de ville ». Aujourd'hui, dans presque tous les projets de transformation des gares en discussion, cette idée est continuellement affirmée ainsi que son immanquable corollaire : l'introduction d'une forte «multifonctionnalité ».

Les expectatives que de telles affirmations pourraient susciter sont néanmoins rarement reflétées dans la pra¬ tique. La notion de ville appliquée tend à se réduire autant que l'éventail de fonctions proposées. A l'origine de telles insuffisances il y a également à mon avis une conceptualisation inadéquate du problème. Je me pro¬ pose ici d'essayer de suggérer comment contribuer à sup¬

pléer à cette inadéquation. Pour ceci je m'inspirerai de trois interprétations du phénomène urbain contemporain qui partent d'une étude approfondie du couple concep¬ tuel global/local. Les gares en transformation offrent de surprenantes matérialisations de ces interprétations. Des images de Hoog Catharijne, grand complexe de bureaux et de magasins situé au-dessus et autour de la gare cen¬ trale d'Utrecht, aux Pays-Bas, illustrent le texte. Ce grand complexe est aujourd'hui en passe d'être radicale¬ ment restructuré. A Utrecht, comme ailleurs en Europe, la rencontre entre la gare et la ville semble générer plus de questions qu'elle ne semble en résoudre.

Les villes, entre le local et le global

A quelles situations renvoient l'utilisation des termes global et local dans le discours sur la ville contempo¬ raine ? De quelles manières se manifestent-elles dans l'espace de la gare ?

Trois interprétations ont le mérite de préciser et de problématiser les analyses. Il s'agit des couples concep¬ tuels «lieux/flux », défini par Castells (1989-1993), «aréolaire/réticulaire », défini par Dematteis (1988, 1990a, 1992), et les «populations métropolitai¬ nes » décrites par Martinotti (1993).

L'analyse de Castells s'appuie sur les transformations qui traversent l'économie actuelle et qui définissent un «mode de production informationnel ». La création de savoir et l'élaboration d'informations alimentés par des flux de capitaux parcourant toujours plus librement le système-monde à la recherche de meilleurs rende¬ ments sont aujourd'hui les facteurs clés de l'accroisse¬ ment de la productivité. L'espace dominant est l'espace des flux (de savoirs, de capitaux) tandis que l'espace des lieux devient un simple support à des opportunités de profit.

Une ambiguïté fondamentale naît du fait que les pro¬ cessus de production et de consommation trouvent leur ultime raison d'être non pas dans un lieu spécifique, bien qu'ils soient nécessairement localisés, mais bien plutôt au sein d'une organisation spatiale sous-jacente.

Les Annales de la Recherche Urbaine n° 71, ()l80-930-Vl/-96l71 186/6 © METT

LES ANNALES DE LA RECHERCHE URBAINE N° 7 1, p. 86

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