Pierre André SIGAL
Naissance et premier développement d'un vinage exceptionnel :
l'eau de saint Thomas
RÉSUMÉ
Abstract
Un des aspects du culte des reliques est la possibilité de multiplier celles-ci de façon quasi illimitée en les mettant en contact avec différentes matières ou objets qui acquièrent de ce fait les mêmes propriétés que les reliques. On obtient ainsi ce qu'on appelle de façon générale des « reliques représentatives » K Ce procédé fut employé pratiquement dès le début du culte des saints et les textes du haut Moyen Âge nous en donnent de nombreux exemples 2. Au xne s., les reliques représentatives sont encore couramment utilisées, même si leur valeur est considérée comme inférieure à celle des reliques corporelles des saints 3. Une des méthodes les plus répandues pour en fabriquer consiste à plonger les ossements d'un saint ou une autre relique réelle dans un
1. Cf. N. Hermann-Mascard, Les reliques des saints. Formation coutumière d'un droit, Paris, 1975, p. 45.
2. Ainsi Grégoire de Tours signale à plusieurs reprises, dans son recueil des miracles de saint Martin, les vertus de l'eau ayant servi à laver le tombeau du saint : De virtutibus S. Martini, éd. Monumenta Germaniae Historica, Scriptores rerum merovingicarum, t. I, 2, Hanovre, 1884, Livre II, § 51, p. 626 ; Livre III, § 34, p. 640.
3. Cf. N. Hermann-Mascard, Les reliques... (op. cit. n. 1), p. 67-70.
Cahiers de civilisation médiévale, 44, 2001, p. 35-44.
